Un bon nombre de sommaires relatifs au mouvement coopératif ont été soumis pour la conférence de recherche coopérative de l’ACI sur le thème – Approfondir notre identité coopérative – Pourquoi pensez-vous qu’il y a un fort intérêt pour ce sujet ?

Il est de plus en plus clair que l’identité coopérative et la structure des entreprises coopératives sont pertinentes, uniques et identifiables. Une coopérative peut être différentes choses pour différentes personnes, mais la déclaration d’identité coopérative de l’ACI unifie un groupe diversifié d’entreprises coopératives au sein d’un mouvement très diversifié et aide à distinguer les entreprises coopératives des autres entreprises.

Auparavant existait une distinction claire entre l’entreprise coopérative et l’entreprise dirigée par des investisseurs mais, dans l’espace d’économie sociale d’aujourd’hui, le monde des entreprises mondiales évolue du capitalisme actionnarial vers un capitalisme de parties prenantes et les entreprises sociales et les sociétés de bienfaisance en sont le mixte. Dans tous ces espaces, il est important de distinguer les caractéristiques du modèle coopératif qui le rendent uniques.

Quelles sont les dernières tendances de la recherche sur l’identité coopérative ?

En regardant les textes proposés pour la conférence de recherche du CCR avant le congrès, ce qui revient de plus en plus comme sujet est la DEI : diversité, équité et inclusion – envers les peuples autochtones et envers les communautés marginalisées. Le genre y est également inclus. Les femmes ont été incluses dans les études de genre depuis longtemps, mais aujourd’hui d’autres questions de genre sont également abordées.

Un autre sujet populaire est la participation des membres à la gouvernance. Bien qu’il existe d’autres organisations détenues et gérées par leurs membres, pour les coopératives, l’implication, l’engagement et la participation sont d’une importance essentielle. On trouve aussi un intérêt pour l’éducation en tant que partie de l’identité coopérative et ce que cela signifie.

Nous sommes au centre d’une parfaite tempête de crises mondiales et les textes proposés traitent également de celles-ci, allant du changement climatique à la pandémie de la COVID-19, souvent sous l’égide des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU qui sont un autre sujet d’intérêt.

Comment le mouvement coopératif est-il encore engagé dans l’idée d’une identité coopérative ?

En tant qu’éducatrice dont les élèves proviennent de différentes coopératives, il me semble que cet engagement est profond et de plus en plus pertinent. Les coopératives comblent le fossé entre l’affirmation de l’identité coopérative et sa mise en pratique dans les communautés.

Les gens parlent de ce qui manque dans la Déclaration sur l’identité coopérative. Ils se demandent également si nous devons réviser les principes pour les adapter à la société d’aujourd’hui. Les dirigeants coopératifs recherchent ce genre de directives pour les aider à naviguer dans les sphères sociales et économiques beaucoup plus qu’ils ne le faisaient il y a quelques décennies.

Qu’espérez-vous qu’il résulte de la conférence de recherche du CCR et du congrès mondial des coopératives ?

La conférence et le congrès sont des occasions de mettre en réseau et de se parler. Il s’agira d’un événement hybride qui sera l’occasion de toucher plus de monde. Nous pourrons apprendre les uns des autres, nous parler et entendre quelque chose de nouveau auquel nous n’avions pas pensé et contribuer à ces conversations. La connaissance des praticiens est essentielle à la manière dont nous façonnons notre recherche et où nous la menons. Espérons que nous verrons plus de praticiens assister à ces sessions où ils apporteront leurs connaissances.

Deux événements se tiendront avant le congrès : la conférence de recherche du CCR et le forum international sur le droit coopératif. Nous aurons ensuite une séance conjointe la veille du lancement du congrès. J’espère que la recherche sur l’identité coopérative et son lien avec le droit nous donneront un certain élan. Le droit coopératif est en grand d’harmonisation. J’espère que, grâce à la recherche, nous entamerons un congrès où l’on verra des dialogues entre des participants ayant différentes expériences de différentes régions.

Qui devrait assister à la conférence de recherche du CCR ?

Je pense que les praticiens et les universitaires y trouveront leur intérêt. Nous avons des chercheurs très pointus et bien informés dans le mouvement coopératif qui suivent les tendances de la recherche. J’espère qu’il y aura plus de jeunes chercheurs qu’ils présentent ou non.

Comment la COVID-19 a-t-elle affecté les cours sur les coopératives et la recherche coopérative à l’Université St. Mary’s ?

Il y a eu un intérêt croissant pour la création de coopératives et l’utilisation du modèle coopératif dans de nouveaux espaces. Les gens veulent comprendre ce modèle économique et ensuite l’utiliser pour faire la différence.

En 2003, nous avons commencé à proposer un master en ligne pour atteindre des étudiants dispersés dans le monde entier. Offrir des programmes en ligne n’est donc pas nouveau pour nous, mais aujourd’hui, tout le monde est en ligne et nous avons dû ajuster notre façon de faire les choses.

Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est une énorme augmentation de la demande pour des cours de formation des cadres sur le modèle coopératif, dispensés sur deux ou trois jours. Cela est dû à l’environnement virtuel dans lequel nous nous trouvons. Nous organisons normalement ces cours en présentiel et il existe une richesse d’expérience que vous ne pouvez pas reproduire en ligne. Mais nous atteignons maintenant beaucoup plus de personnes. Ce qui était autrefois un groupe en face à face de 15 ou 20 personnes, est aujourd’hui un groupe de 100 ou 150 personnes. Il y a donc certainement un intérêt à comprendre le modèle coopératif et la différence qu’il peut faire.